La veille, je me rends au Mokattam sur les traces de Sœur Emmanuelle.
Je passe la journée dans ce quartier copte des chiffonniers du Caire à accompagner les soins d’une religieuse, au plus près de la misère, de la compassion et de la dignité retrouvée.
Ce matin, je suis à Gizeh. Khéops, j’entre dans la pyramide, au cœur du temps, au cœur de l’Histoire. Khéops m’accueille. Je suis en son sein dans la salle mortuaire, la chambre du roi, un rectangle de granit.
Je reste là longtemps, assise, imprégnée de la fraîcheur de la pierre. Je ne vois rien. Il n’y a rien à voir. Il n’y a qu’à sentir, ressentir et sentir encore. Percevoir. Et ce qui me vient, c’est la présence. Je suis là, juste là, entourée de roche, la pierre présente partout autour de moi.
Au bout d’un temps que je ne peux définir, je sors. Une sensation me vient alors pour décrire ce que m’a procuré ce moment au cœur de Khéops.
Un mot la traduit : régénérée. Oui c’est ça, je suis régénérée.
Ce texte a été écrit à l'occasion d'un atelier d'écriture proposé par Les Mots.
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